L’artiste, comme tout individu, est un produit de son époque.
L’art contemporain doit s’inscrire dans le temps présent et lui répondre.
“Le XXIème siècle sera spirituel ou il ne sera pas” : voici la “prophétie” d’André Malraux sur notre époque.
Pour l’instant, j’ai l’impression que ce siècle n’est pas.
Je suis souvent frappée par la déconnection entre le débat publique et la société, par la perte de repères de la jeunesse, par l’absence des symboles qui pourraient nous unir…
On parle de crise identitaire… si c’est le cas, c’est le terrible aveu d’échec des politiques publiques dans l’organisation de la “vie de la cité”. Ce sont les valeurs de la République, et ses symboles, qui devraient être le point d’union entre nous, concitoyens, quelles que soient nos origines ou nos croyances.
Parallèlement, on observe que le fait religieux est omniprésent, paradoxal dans notre société qui se veut laïque, et qui est devenu le terreau des extrémistes en tous genres.
Pour moi, c’est un bilan sans appel : l’humain a besoin de spirituel, d’un plus grand que soi qui réunit, de symboles qui participent à la cohésion et au besoin de réponses sur l’existence que le consumérisme ne peut pas nous offrir.
Dans ma peinture, je m'inspire de symboles universels ancrés dans l'histoire, tels que ceux de l'art pariétal, qui résonnent dans la plupart des cultures. L'abstraction, par son langage, me donne la liberté d'explorer la relation entre l'humanité et le monde. Ces symboles millénaires ont le pouvoir de faire écho en chacun d'entre nous.
Ma démarche artistique s'engage dans le symbolisme qui offre la possibilité de cultiver les liens entre les individus. En sortant des limites d’un élitisme qui exclue, mon œuvre veut s’ancrer dans le monde actuel pour rassembler et unir.
En ce sens, mon art est politique.
