L'ombre de la pluie

L’ombre de la pluie

dessine sur le ciel gris

la forme épanouie

de nos corps alanguis.

 

En buvant le calice

Des divins délices

Nous oublions le funeste auspice

du docte aruspice.

 

Ô Amour éternel,

Ô Eros cruel,

Ô divine Cybèle,

prononcez l’anathème

ou permettez le baptême

de mon âme et de la sienne.

 

“Ta quête n’est qu’un précipice

vers la nuit spectatrice

d’un amour factice”

Me répondit Lachésis.

“Laisse s’envoler

cette union rêvée

dans la nuit étoilée;

car l’Inflexible a coupé

le songe éveillé

de ta douce vanité”.

 

“Toi le Destin

qui tient entre tes mains

le fil du chemin,

Pourrais-tu m’offrir enfin

l’espoir d’un lendemain ?

Entends mon cœur

qui veut chanter le bonheur

d’un amour salvateur.”

 

“L’Amour, ma jolie,

ne se dit pas dans la nuit.

Il se clame, se chante, se crie

dans l’espace infini

d’un cœur qui grandit.

Aperçois l’éclaircie

qui perce le ciel gris;

ressens cette douce chaleur

qui caresse le cœur;

Entend l’oiseau enchanteur

qui siffle le grand bonheur

d’un avenir meilleur.”

 

Par l’oracle de la Sybille,

J’entrevoie le bétyle

qui crée les mondes fertiles,

où le verdoyant verger

et les fleurs d’amandier

respirent la douce agapè.

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